[sans titre]

 

[sans titre]

C’était un soir d’hiver, si j’ai bonne mémoire ;
La bise mugissait dans les longs corridors,
Et la neige tombait, toute blanche, au dehors ;
Mon grand’père sur moi penchait son front d’ivoire ;
Aux secs crépitements des flammes bleues de l’âtre,
Un grillon familier mêla ses cris discords ;
Le récit de l’aïeul, très gai, presque folâtre,
Formait contraste avec le carillon des morts.
Il disait qu’une fée, la fée de la jeunesse,
Celle que célèbre le vieux conteur Perrault,
Pour conserver à tous l’immortelle jeunesse,
Leur faisait des présents de Savons du Congo.

Paru le 25 juin 1887 dans L’Univers illustré.

Commentaires fermés.