[sans titre]

 

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Ah ! ma chère, as-tu lu le cas du pauvre abbé ?
Cicatrices, boutons, voire même une fraise !
Tout le corps du saint homme en plein jour étalé !
Le public et la Cour en riaient à leur aise.
Eh bien, comme Phryné, ce prêtre eût été beau
S’il avait employé le Savon du Congo.

Paru le 5 février 1887 dans La Vie Parisienne.

 

Notes :

Ce quatrain fait référence à un procès qui défraie la chronique en ce début d’année 1887.
Annette Harchoux, âgée de 18 ans, est une ancienne pensionnaire de l’orphelinat que tient l’abbé Roussel. Elle est poursuivie suite à une plainte de cet abbé au sujet d’un billet à ordre de 1000 francs portant une imitation de la signature du plaignant. Elle maintient que c’est bien lui qui a signé et qu’elle était sa maîtresse. En audience au tribunal, elle déclare pouvoir donner le détail de « certains signes » du corps de l’abbé : « au côté gauche, des marques de sangsues, au moins quarante ; à la jambe, une longue cicatrice ; à l’épaule, un grain de beauté ». Dans une interview donnée au Matin la veille du procès, elle parle d’ « une large fraise sur la cuisse gauche ». Le verdict la déclare non-coupable du faux au préjudice de l’abbé Roussel.

Extrait d’un long poème satirique paru dans Le Tintamarre du 13 février 1887.

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