[sans titre]

 

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Hier, j’ai surpris Suzette au bain, chez sa maîtresse,
Ce n’est qu’une soubrette, et pourtant quelle chair !
Quel satin rose et blanc, quelles mains de duchesse !
Dans le simple appareil de sa fraîche beauté
La belle se lavait, ainsi qu’une faunesse,
Et la mousse d’argent du savon tant vanté,
Lui tenait lieu d’habit, de robe et de noblesse.
Elle est fille du peuple, et cela lui va mieux.
« Qui se lave au Congo n’a pas besoin d’aïeux ! »

Paru le 29 janvier 1887 dans La Vie Parisienne ;
le 5 février 1887 dans L’Univers illustré.

Notes :

Dans L’Univers illustré, Annette remplace Suzette et l’avant-dernier vers diffère :

Elle est fille du peuple, et cela lui sied mieux.

Le dernier vers parodie un vers souvent cité de la tragédie de Voltaire, Mérope :

Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeux.

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